Bretagne vivante

Site de Montbelleux
Luitré-Dompierre (Ille-et-Vilaine)
Février 2024 (données de terrain 2022)

Etude Flore & habitats Site de Montbelleux Luitré-Dompierre (Ille-et-Vilaine) Février 2024 (données de terrain 2022)
PÔLE CONNAISSANCE et CONSERVATION Bretagne Vivante

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE :
Bretagne Vivante/Myotis conseil ; 2023. Inventaire Flore et habitats- Site de Montbelleux, Luitré-Dompierre (Ille-et-Vilaine)
Décembre 2023. Bretagne Vivante. 30p.

Illustration de couverture :
Vue depuis la prairie permanente au nord-est du site du Haut Montbelleux. Bois du Haut Montbelleux.Bretagne Vivante/Myotis conseil

Bois bretagne vivante
 

SOMMAIRE
Introduction
1- LA FLORE ET LES HABITATS DE BRETAGNE
2 - OBJECTIF
3 LOCALISATION DU SITE
3 - METHODES
3.1 Ressources bibliographiques
3.2 Inventaire floristique
3.3 Statuts d'espèces
4 - RESULTATS
4.1 Bibliographie sur la flore vasculaire
4.2 Inventaire de la flore vasculaire
4.3 Bibliographie sur les habitats
4.4 Inventaire des habitats
5 - Conclusion

Bibliographie

ANNEXES

4.1 Relevé d'espèces de flore vasculaire & statuts

4.2 Liste d'espèces indicatrices de forêts anciennes vs.forêts récentes

4.3 Photographies aériennes du site

 

Liste des figures
Figure 1 : Localisation générale du site d'étude
Figure 2 : Localisation du site
Figure 3. Ourlet à Avenella flexuosa.
Figure 4. Aperçu de plusieurs espèces rares du Haut Montbelleux.
Figure 5. Carte des boisements dans un rayon de 5km autour du Haut Montbelleux
Figure 6. Cartes de Cassini (XVIIIe), de l'état-major (milieu XIXe) et photographie satellite actuelle de la zone du bois
Historique de Montbelleux

Figure 7. Cartographie des habitats
Figure 8. Chênaie-hêtraie du site, dans la zone classée habitat d'intérêt communautaire.
Figure 9. Lande à Callune au milieu du boisement et ourlet acidiphile au nord
Figure 10. Grande prairie de fauche au nord

Introduction

Dans le cadre d'une expertise indépendante sur le site du Haut Montbelleux, l'association Bretagne Vivante/Myotis conseil s'est engagée dans la mise en place d'un inventaire de la flore et des habitats. Ce document présente la méthodologie utilisée ainsi que les résultats commentés.

Ce travail n’est pas une « contre-étude », il ne remet pas en question a priori la qualité de l’étude d’impact fournie par le porteur de projet. En revanche, il vient s’assurer que les éléments apportés ici ont bien été pris en compte dans l’étude d’impact. Dans le cas contraire, l’étude d’impact devrait être reconsidérée au vu de ces nouveaux éléments.

1- LA FLORE ET LES HABITATS DE BRETAGNE

La Flore en Bretagne, son histoire et ses enjeux

Le terme « Flore » est entendu ici au sens usuel, c’est-à-dire l’ensemble de la Flore vasculaire (Trachéophytes), composé des plantes à graines (Angiospermes et Gymnospermes) et des Fougères s.l. (Fougères s.s., Prêles et Lycophytes).

La flore du Massif armoricain comprend environ 2000 espèces1 sur les 5000 espèces françaises2. Elle est très marquée par le climat atlantique et des sols en majorité acides liés au substrat géologique (granite), hormis sur les sables du littoral et quelques rares zones intérieures. Dominée par la forêt il y a encore 5000 ans, l’apparition de l’agriculture au Néolithique a largement déforesté le territoire. Au fil des siècles, les grandes forêts laissent place à des boisements et haies plus clairsemés au sein d’une mosaïque paysagère dominée par les prairies, cultures et landes, au profit d’espèces végétales adaptées à ces milieux ouverts. Aujourd’hui la Bretagne et la Normandie occupent la 3ème place ex-aequo des régions les moins forestières de France avec 14% de boisements3.

L’histoire récente connaît la disparition des landes (30% à 0,5% de landes en Bretagne au cours du XXe siècle4) et depuis l’après-guerre celle des prairies permanentes (-6% en seulement 4 ans en France [2006-2010] et encore plus rapide dans le nord-ouest de la France5 mais manque de données) et des haies, par l’industrialisation des techniques agricoles. Ces changements sont beaucoup plus rapides que les capacités d’adaptation des espèces. Du point de vue botanique, on observe donc un bouleversement des communautés végétales, avec :

  • une disparition massive des espèces indigènes : 24% des plantes armoricaines étaient menacées ou déjà disparues en 20166, une part encore plus importante est en déclin ;
  • des phénomènes d’invasions biologiques liés à la dégradation des milieux ;
  • une modification des aires de répartition, facilitée par le changement climatique global.

En parallèle, l’artificialisation des sols par les constructions humaines (habitation, industrie, transport notamment) mais aussi des nouveaux usages du territoire comme le photovoltaïque au sol, suppriment ou en tout cas modifient profondément la biodiversité sur leur zone d’implantation. Les théories de cohabitation entre photovoltaïque et une certaine biodiversité sont aujourd’hui à l’état d’hypothèses (notamment la coexistence photovoltaïque/prairie permanente parfois revendiquée dans la lignée de l’agrivoltaïsme) et demanderaient à être observées sur toute la durée de vie des projets photovoltaïques. Un tel corpus scientifique n’existe pas encore, à notre connaissance, et ne peut donc pas orienter vers d’éventuelles « bonnes pratiques ». A l’inverse, il existe des recommandations pour l’éolien et ses impacts sur les Oiseaux et Chauve-souris, permettant ainsi de réglementer l’activité éolienne par bridage afin de minimiser son impact sur la biodiversité.

Contrairement aux Oiseaux ou aux Chauve-souris, seule une petite partie des espèces de plantes est actuellement protégée : 114 taxons (espèces ou sous-espèces) sont protégés au niveau national ou régional en Bretagne, ce qui ne représente que 5,5% des plantes et surtout 25% seulement des plantes menacées7. Cette sous-estimation des enjeux liés à la flore peut s’expliquer par le peu d’exclusivité des plantes en Bretagne lié à la biogéographie (les endémiques et les plus rares, protégées en priorité au niveau national, se situent plutôt en zone méditerranéenne ou en montagne) ou encore l’ancienneté des listes réglementaires de protection alors que l’érosion de la biodiversité est actuelle et rapide.

Habitats et conservation de la biodiversité

Le concept d’habitat au sens écologique n’est pas propre à une espèce (et diffère donc de l’ « habitat d’espèce » souvent utilisé pour la faune) mais il définit un assemblage d’espèces. En l’occurrence, pour nommer les habitats on se focalise plutôt sur les végétaux, qui caractérisent le mieux les milieux naturels. Au sens large, « tout est habitat » puisque chaque mètre carré qui constitue le paysage présente des conditions plus ou moins propices à la vie, des habitats les plus naturels aux plus artificiels.

Pour désigner les habitats, on utilise selon le besoin plusieurs typologies. La phytosociologie propose un classement des habitats comme on peut le faire pour les espèces, par la même méthode et la même hiérarchisation que la taxonomie. Moins poussée mais plus opérationnelle, la typologie européenne des habitats EUNIS (anciennement CORINE biotopes) propose une classification exhaustive des unités du paysage. C’est celle-ci que nous utiliserons ici.

Les habitats naturels sont l’unité de base de la biodiversité : si caractériser un habitat ne nécessite pas une liste exhaustive d’espèces (les habitats sont dits « polythétiques »), il est illusoire de vouloir conserver une espèce sans son ou ses habitats associés. C’est pourquoi, au niveau européen, la protection de la biodiversité a visé les habitats depuis la Directive Habitat Faune-Flore en 1992. Dans ce cadre, une liste d’habitats garants de la biodiversité européenne a été sélectionnée (18% du territoire européen). Vingt-cinq ans plus tard, 81% de ces zones naturelles sont évaluées en mauvais état de conservation sur la période 2013-20188 (proportion similaire au niveau français). Ces « habitats d’intérêt communautaire » peuvent être désignés ou non comme « zone Natura 2000 » réglementée à ce titre. Beaucoup d’habitats d’intérêt communautaire ne sont pas classés Natura 2000, mais sont tout aussi important pour le maintien de la biodiversité dans le paysage.

Il est important de comprendre que les habitats naturels sont apparus au fil des millénaires en lien avec l’activité humaine, et notamment avec l’agriculture qui a le plus transformé le paysage. En France, les habitats « primaires » intouchés par l’homme sont exceptionnels. Activité humaine modérée et biodiversité sont tout à fait compatibles. C’est encore une fois le changement de degré (puissance des énergies fossiles) et de nature (utilisation de molécules chimiques, du ciment, de l’azote minéral) des activités humaines depuis le XIXe et surtout depuis l’après-guerre qui prennent le dessus sur l’équilibre des milieux naturels et du paysage dans son ensemble.

Dans un contexte d’effondrement de la biodiversité, les scientifiques de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classent la destruction des habitats naturels en cause n°1 de disparition de la biodiversité. En termes concrets, la première chose à faire sur nos territoires pour la nature, c’est lui laisser assez de place pour continuer d’exister.

2 - OBJECTIF

A la demande d'un groupement associatif local (3M, Desterresminées35, La Passiflore), inquiet de la bonne prise en compte des enjeux de biodiversité et des impacts d'un projet de développement d'énergie solaire, Bretagne Vivante/Myotis conseil a mené une étude Flore et Habitats sur le site du Haut Montbelleux. La zone d’implantation précise du projet étant pour l’instant confidentielle, nous nous sommes limités à la zone supposée d’implantation du projet photovoltaïque, composée du boisement et des prairies permanentes dont M. Paris est propriétaire.

L’étude a été réalisée :

d’une part sur des éléments bibliographiques, permettant d’évaluer le rôle paysager et patrimonial des milieux naturels concernés.

d’autre part, par un inventaire botanique de terrain à l’été 2022. L’observation depuis la périphérie du site a été favorisée et l’accès à l’intérieur du site a été limité au strict minimum, bien sûr sans nuisance. A noter qu’à ce moment la signalisation « entrée interdite » se figurait pas encore.


 

1 Guillemot V., 2023. Flore du Massif armoricain et ses marges. Biotope éditions

2 Tison M., De Foucault B., 2014. Flora Gallica, Flore de France. Biotope éditions

3 Inventaire forestier national, 2005.

4 De Beaulieu F., 2017. Landes de Bretagne. Ecomusée du Pays de Rennes

5 CGDD & INRA, 2013. Les prairies permanentes : Evolution des surfaces en France - Analyse à travers le Registre Parcellaire Graphique ;

6 Quéré, E. 2016. Liste rouge de la flore vasculaire du Massif armoricain. CBN Brest

7 Export e-calluna du 9/01/2024 (https://www.cbnbrest.fr/ecalluna/)

8 https://www.eea.europa.eu/en/analysis/indicators/conservation-status-of-habitats-under

3 – LOCALISATION DU SITE

La zone étudiée se situe sur la commune de Luitré-Dompierre, à l'ouest de la route départementale reliant la ville de Fougères au Nord (7 km) à la ville de Vitré au Sud (18 km).

Carte bretagne vivante 1
Zone d etude bretagne vivante

3 - METHODES

3.1 Ressources bibliographiques

a. Pour les espèces de plantes

La base e-Calluna développé par le Conservatoire botanique de Brest (CBNB) propose pour chaque commune du Massif armoricain un export des données non géolocalisées de plantes vasculaires. Parmi celles-ci, nous nous intéresserons aux mentions d’espèces protégées ou menacées consultées pour la commune de Luitré.

b. Pour les habitats

Les cartes et photographies anciennes constituent pour les habitats un élément majeur qui peut permettre de détecter leur éventuelle ancienneté, indice de bonne conservation. Nous disposons pour cela de :

les cartes d’état-major (vers 1850) et de Cassini (XVIIIe) disponibles sur le site internet Geoportail (https://www.geoportail.gouv.fr/) ;

les photographies aériennes disponibles sur le site internet Remonter le temps de l’IGN (https://remonterletemps.ign.fr/).

Enfin, pour apprécier le réel état boisé ancien d’un site, des listes d’espèces indicatrices ont été utilisées, issues d’un travail de terrain spécifiquement en Bretagne (Morel, 2021).

3.2 Inventaire floristique

L’inventaire de terrain a été réalisé sans protocole spécifique (opportuniste) en cherchant simplement à relever un maximum d’espèces. Effectué à une seule période de l’année (juin 2022), il n’est pas et ne peut pas être un inventaire complet de la Flore.

La détermination des espèces rencontrées sur le terrain a été effectuée avec les flores usuelles : Flore et Végétation du Massif armoricain (Des Abbayes, 1970), Flora Gallica (De Foucault &Tison, 2014).

Les habitats naturels, eux, ont pu être caractérisés même sans l’identification de toutes les espèces. Une carte des habitats du site a ensuite été produite grâce aux données de terrain, à l’aide du logiciel Q-Gis.

La nomenclature EUNIS, publiée en français en 2013, a été utilisée pour discriminer les habitats du site. Les fiches des Cahiers d’habitats ont été utilisées également pour identifier les Habitats d’intérêt communautaire au sens de la Directive Habitats de 1992.

3.3 Statuts d’espèces

La liste des espèces protégées en Bretagne est l’addition des décrets de protection national et régional.

La liste rouge des espèces de la flore vasculaire du Massif armoricain a été produite en 2016 par le Conservatoire botanique national de Brest (CBNB). C’est elle qui répertorie les espèces menacées.

Les espèces végétales déterminantes ZNIEFF de Bretagne, datant de 2004, sont consultables sur le site de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB)1.

Pour mieux caractériser l’intérêt patrimonial lié à la Flore, nous avons grâce à la base publique e-Calluna déterminé la rareté des espèces du site. Les catégories de rareté sont celles du CBNB exposées dans la tableau ci-dessous. Dans cette étude, une espèce « peu commune », « assez rare », «rare » ou « très rare » est dite rare au sens large. Seules les données « actuelles » à savoir les données postérieures à l’année 2000, ont été considérées. Nous les avons appliquées à l’échelle du département d’Ille-et-Vilaine, en prenant comme unité spatiale les communes et non les mailles comme indiqué dans le tableau ci-dessous (le résultat est identique en moyenne).

Catégories de rareté retenues par le CBNB pour l’élaboration de ses listes rouges (in Lacroix et al., 2009) :

1 https://bretagne-environnement.fr/especes_habitats_determinants_znieff_bretagne_datavisualisation

Tabl bretagne vivanteeau

4.1 Bibliographie sur la flore vasculaire

La base e-Calluna n’indique que deux espèces dites « à enjeu » sur la commune de Luitré :

le Flûteau nageant (Luronium natans), espèce de zone humide protégée au niveau national, observée pour la dernière fois en 1995 ;

le Trèfle blanc-jaunâtre (Trifolium ochroleucon), espèce de prairie aujourd’hui classée « En danger » sur la liste rouge du Massif armoricain (Quéré, 2016) et observée pour la dernière fois en 1961.

Ces espèces ont peu de chances d’être retrouvées vu l’ancienneté de leurs observations. De plus, aucune zone humide propice à Luronium natans n’a été vue sur le site.

4.2 Inventaire de la flore vasculaire

Notre inventaire a relevé 144 espèces ou sous-espèces de plantes vasculaires, présentées en annexe. Elles représentent bien les cortèges de milieux ouverts et forestier sur sol acide, lié au substrat granitique du site. Parmi elles, nous présentons ici les catégories remarquables.

        a)  Espèces protégées, menacées, réglementée

Une seule espèce identifiée possède un statut particulier : la Canche flexueuse (Avenella flexuosa) figure dans la liste ZNIEFF des espèces déterminantes en Bretagne. Elle appartient au milieu d’ourlet pré-forestier acidiphile, milieu particulièrement diversifié sur le site. On la rencontre en mélange avec une autre herbe haute, la Molinie (Molinia caerulea), et d’autres espèces à tendance landicole (Solidago virgaurea, Galium saxatile) aux endroits où le sol rocheux semble particulièrement superficiel comme à la lisière nord de la forêt, ou encore à l’intérieur du boisement sur les anciens talus.

 

 

Figure 3 . Ourlet à Avenella flexuosa.

Les tiges rouges de la Canche flexueuse se distinguent facilement des touffes de Molinie (Molinia caerulea) et de Fétuque ovine (Festuca ovina).


 

Ourlet bretagne vivante

        b) Espèces rares

9 espèces rares figurent dans la liste des observations (1 rare, 2 assez rares, 6 peu communes). Elles se répartissent dans plusieurs types de milieux naturels :

Espèces forestières :

  • la Canche flexueuse (Avenella flexuosa) déjà évoquée ci-dessus, est également rare ;
  • la Myrtille (Vaccinium myrtillus) est assez rare. Son rôle d’indicateur sera évoqué à la partie suivante ;
  • le Carex des bois (Carex sylvatica) espèce herbacée forestière, est peu commun ;
  • le Pommier des bois (Malus sylvestris), assez rare, croît habituellement dans les fourrés et sous-bois, mais il est situé paradoxalement dans la parcelle de prairie : il a réussi à se maintenir à l’état nain depuis l’époque forestière de la parcelle malgré la fauche, c’est-à-dire depuis la fin des années 1950-début des années 1960 !
  • le Néflier (Mespilus germanica), peu commun, peut-être issu des haies bocagères est aujourd’hui en sous-bois dans la frange est du boisement ; il est réellement issu d’un lignée sauvage, car pourvu de piquants sur les branches, d’où sa rareté (Flore illustrée du Massif armoricain et de ses marges).

Espèces de milieux rocheux, rupestres (roche à nu) à landicoles (présence de sol mais qui reste pauvre), toutes les trois « peu communes » :

  • le Chou giroflé (Coincya monensis), plante rupestre trouvée dans les éboulis de roche siliceuse ;
  • le Gaillet des rochers (Galium saxatile), pousse sur rochers, pelouses et landes, en l’occurrence sur l’ourlet landicole à Avenella flexuosa ;
  • la Véronique officinale (Veronica officinalis), espèce des bois comme des prés, on la trouve ici majoritairement au niveau des haies.

Espèce des prairies oligotrophes, autrement dit pauvres en nutriments, ce qui les rapproche des landes :

  • le Millepertuis tacheté (Hypericum maculatum) en prairie oligotrophe acidiphile au nord du site, peu commun.
Especes rares bretagne vivante

Figure 4 . Aperçu de plusieurs espèces rares du Haut Montbelleux.

Ligne du haut de gauche à droite :

Hypericum maculatum (peu commun) derrière Plantago lanceolata.

Malus sylvestris (assez rare).

Hieracium sp. (groupe d’espèces difficiles à identifier mais souvent rares).

Ligne du bas de gauche à droite :

Veronica officilalis (peu commune),

Vaccinium myrtillus (assez rare).

Mespilus germanica (peu commun).

A approfondir : plusieurs groupes d’espèces délicats en botanique sont présents sur le site du Haut Montbelleux. Au sein de ces groupes, certaines espèces sont rares et présenteraient un enjeu fort :

  • groupe des Hieracium (cf. murorum, laevigatum), abondants sur le site en ourlet et prairie
  • Centaurea gp. nigra, dans la prairie
  • Festuca gp. ovina, compose l’ourlet avec Avenella et Molinia

       c) Espèces indicatrices de l’ancienneté d’une forêt

Les forêts prennent des siècles à se développer pour exprimer leur structure, leur composition spécifique et leur fonctionnement propre. Cette temporalité a été limitée en Bretagne comme dans toute l’Europe par la présence de l’homme et son activité agricole principalement, lors de cinq derniers millénaires (voir partir I). C’est pourquoi les forêts ayant eu le temps de vieillir sont un milieu naturel rare et à préserver.

Une « forêt ancienne » existe depuis au moins 200 ans. Pendant cette période elle a pu connaître des phases d’exploitation sylvicole, même en coupe rase, c’est la continuité de l’état boisé uniquement qui importe. Même si les peuplements forestiers ont perdu à un moment leur strate arborée, ils ont gardé des arbustes mais aussi leur sol avec sa structure, sa banque de graines, racines et organismes du sol. Malgré les éclaircies transitoires, les communautés végétales forestières peuvent se maintenir le temps de la repousse des arbres. En revanche, une fois le sol impacté, typiquement par labour, c’est la fin de la continuité de l’état boisé et le milieu naturel prend alors une toute autre trajectoire.

D’après une grille d’espèces végétales indicatrices des forêts anciennes, ou alors de forêts récentes (Morel, 2021), nous pouvons classer les espèces indicatrices trouvées sur le site du Haut Montbelleux :

Il s’avère que 7 espèces sur les 11 indicatrices de forêts anciennes sont présentes, dont 3 sont exclusives à ce type de forêt d’après les 36 forêts inventoriées dans l’étude :

  • La Molinie bleue (Molinia caerulea)
  • Le Chêne rouvre (Quercus petraea)
  • La Myrtille (Vaccinium myrtillus)

8 espèces sur les 20 marqueurs de forêts récentes sont présentes1, dont 6 exclusives :

  • La Circée de Paris (Circaea luteciana)
  • La Fougère mâle (Dryopteris filix-mas)
  • Le Gaillet gratteron (Galium aparine)
  • Le Geranium Herbe-à-Robert (Geranium robertianum)
  • L’Aspidium à cils raides (Polystichum setiferum)
  • L’Ortie (Urtica dioica)

Au vu de ces résultats, il paraît assez clair que le site du Haut Montbelleux présente des caractéristiques de forêt ancienne ce qui est « rarissime » en Bretagne (d’après l’article cité), même si cela n’est probablement par le cas de tout le bois. D’autres zones, ayant connu des perturbations plus récemment dans leur histoire (voire très récemment, avec l’activité minière jusque dans les années 1980) ont plutôt un profil de forêt récente.

Cela concorde avec les différents états de conservation révélés dans la partie 4.4 sur la cartographie des habitats. Une forêt ancienne a un sous-bois théoriquement plus préservé, et un état écologique plus abouti du point de vue naturel (issu d’un processus de plusieurs centaines d’années), tandis qu’une forêt récente est formée d’espèces plus généralistes et moins propres au milieu forestier.

      d) Espèces invasives

Quatre espèces classées invasives sont à signaler sur le site, sans pour autant présenter de dynamique préoccupante. Elles sont principalement liées aux milieux perturbés par l’influence humaine (les friches), mais ont peu de chance de se disperser dans les milieux préservés (prairie, forêt).

  • Le Buddleja du père David (Buddleja davidii) très classique en friche caillouteuse, classé « invasive potentielle » ;
  • Le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) classé « invasive potentielle » ;
  • L’Erigeron de Sumatra (Erigeron sumatrensis), espèce herbacée présente dans toutes les friches, classée « à surveiller ».
  • Le Laurier-palme (Prunus laurocerasus) est la seule « invasive avérée» du site, et la seule qui pourrait être envahissante et forêt : elle peut devenir omniprésente en sous-bois, mais ce n’est pas le cas dans le bois du Haut Montbelleux ;

1 L’inventaire ayant été réalisé avant de connaître ces listes d’espèces, nous n’avons pas vérifié que ces espèces se trouvaient réellement en forêt, certaines d’entre elles étaient peut-être plutôt dans les milieux ouverts environnants.

4.3 Bibliographie sur les habitats

     a. Contexte paysager environnant et rôle du bois du Haut Montbelleux

Contrairement à une idée répandue selon laquelle « la forêt va bien en France », les ornithologues français du Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) ont montré un déclin de l’abondance des espèces forestières de 9,7% sur ces 30 dernières années (dernière année 2019, Fontaine et al., 2020). Une application régionale suggère que la situation est pire en Bretagne : -51% sur la période 2003-2013 seulement (Lorrilière &Gonzales, 2013). Nous prenons ici les données pour les Oiseaux car il n’existe pas de protocole aussi avancé pour les autres groupes, mais on peut potentiellement le généraliser à l’ensemble des communautés forestières.

La Bretagne est, avec la Normandie, la 3ème région la moins forestière de France avec 14% de forêt (Inventaire forestier 2005). Le territoire de Fougères agglomération est encore moins boisé avec 7% seulement (DRAAF 20211). Sachant que la principale couverture forestière de l’agglomération est représentée par la forêt de Fougères répartie sur les communes de Landéan et Laignelet, le reste du paysage est très peu boisé.

La carte ci-dessous inventorie tous les boisements dans un rayon de 5 km autour du Haut Montbelleux : ils n’occupent que 3,5% du territoire. On comprend alors l’importance en soi d’un boisement dans un tel paysage, qui sert de refuge aux espèces forestières. La carte met aussi en évidence un rôle fonctionnel du site dans le paysage : en termes de continuité d’habitats forestiers, le Haut Montbelleux est une étape à mi-chemin entre les bois de la Butte et du Tertre, distants de 4 km. Cela facilite notamment les déplacements de la Faune entre ces parcelles boisées.

1 https://draaf.bretagne.agriculture.gouv.fr/IMG/html/fiche_territoriale_ca_fougeres_agglomeration_cle82c1a3.html#foret

Couverture forestiere bretagne vivante

           b. Concept d’ancienneté et implication pour la biodiversité

L’attribut d’ancienneté d’une forêt est décrit plus haut (partie 4.2.c). Concrètement il s’observe par :

  • des propriétés du sol propres (plus acide, teneur en nutriments moins élevées)
  • des compositions en espèces végétales (plus d’arbustes en forêts récentes, plus de plantes à bulbes et hémicryptophytes en forêts anciennes) et animales (ex. Coléoptères saproxyliques) typiques
  • la présence d’espèces spécialistes forestières qui n’existent que dans cet habitat (Bergès & Dupouey, 2017). Au bois du Haut Montbelleux, la Myrtille en est un bon exemple.

Trouver une forêt ancienne est « rarissime » en Bretagne (Morel, 2021) où 19%1 des 14% de boisements soit 2,7% de la superficie totale est en forêt ancienne. Transposé à Fougères agglomération, le territoire comporterait environ 1% de forêt ancienne. Et encore, celle-ci a le plus de chance de se trouver dans les plus grands massifs, la forêt de Fougères en l’occurrence. Hors forêt de Fougères, un fragment de forêt ancienne comme celle de Montbelleux est une « pépite » pour la biodiversité.

La présence de vieux arbres imposants voire sénescents, d’une grande quantité de bois mort etc. concerne plutôt l’attribut de maturité de la forêt, autrement dit l’âge moyen de son peuplement et l’absence d’intervention humaine. La maturité caractérise les forêts primaires. Elle est encore plus rare dans le paysage que l’ancienneté, car sans ancienneté pas de maturité possible. D’ailleurs il n’y a pas de forêt primaire connue en Bretagne (Sabatini et al., 2018) même si on peut laisser des îlôts de sénescence qui gagnent au fil du temps une maturité relative. Le bois de Montbelleux par exemple est ancien sans pour autant être mature, d’ailleurs une grande partie des arbres sont assez jeunes. Le critère d’ancienneté considère l’âge du « mileu forêt » et non pas des « individus » d’arbres.

Il est important de remarquer que l’ancienneté d’une forêt est irremplaçable à l’échelle temporelle humaine. « Obtenir » une forêt ancienne à partir d’une forêt récente nécessiterait de la laisser évoluer spontanément pendant au moins 200 ans, mais probablement beaucoup plus. Car pendant 200 ans au moins, les forêts conservent la trace de leur précédente utilisation en culture (la teneur du sol en nutriments reste plus élevée, par la simple utilisation de fumier, alors qu’en sera-t-il avec de l’azote minéral et le lisier abondamment appliqué depuis la fin du XXe siècle ?) et de la phase de végétation pionnière après déprise agricole, formée d’arbustes non strictement forestiers.

Non seulement les espèces de forêt peuvent mettre 130 à 230 ans à recoloniser les forêts récentes mais les chercheurs considèrent même que les modifications induites par le défrichement peuvent être irréversibles (Briès& Dupouey, 2017). S’il est donc un élément irremplaçable de la biodiversité, ce sont les forêts anciennes car rien ne peut imiter leur ancienneté. D‘autre part aucun milieu n’est plus patrimonial (c’est-à-dire propre à notre territoire) que les forêts anciennes, ce sont celles qui se rapprochent le plus de la fameuse « forêt primaire » originelle, aujourd’hui disparue du territoire.

Le concept d’ancienneté d’une prairie existe aussi, et montre l’importance de laisser vieillir les prairies pour leur diversité et leur fonctionnement (Buisson et al., 2022). Pour être considérée comme une prairie permanente, une parcelle doit déjà avoir été gérée en fauche et/ou pâturage (sans labour si semis) pendant un certain temps, fixé à 5 ans selon la réglementation mais plutôt 10 ans ou plus du point de vue naturel. Anciennes ou non, les prairies permanentes sont un élément semi-naturel crucial à la fois pour la biodiversité et l’agriculture. En paysage de plaine, la biodiversité des derniers millénaires s’est tellement façonnée autour des espaces agricoles et notamment des prairies, qu’il y a aujourd’hui plus d’espèces végétales menacées en prairie qu’en forêt.

     c. Archives sur la continuité forestière (et prairiale) temporelle du site

Comme le décrit le site de l’association la 3M2 , le « Mont Belleu » vénéré par les Celtes, est exploité depuis l’Antiquité en tant que mine de granite riche en minerais. C’est encore visible sur la carte de Cassini du milieu du XVIIIe siècle. Dans le même temps, une forêt de plus de 100 ha a semble-t-il toujours persisté à son sommet, et ce jusqu’au XIXe siècle car la carte de l’état-major (réalisée entre 1820 et 1866) représente encore une forêt de 120 ha.

En moins d’un siècle, ce boisement historique potentiellement originel (soit 8000 ans depuis la dernière glaciation) a été défriché à 90%. Sur la photographie aérienne de 1949, seuls subsistent le bois actuel du Haut Montbelleux (~10 ha), une parcelle de 1,8 ha actuellement en prairie (BE39) et un bois d’environ 2ha toujours existant au lieu-dit Montbelleux. Le bois du Haut Montbelleux est donc le principal reste du bois de Montbelleux historique.

Ce bois a par la suite été partiellement défriché et même creusé pour l’activité de la mine de Wolfram qui a fermé en 1983. Mais la mine n’a pas tout impacté, elle a déboisé environ un tiers du site sur le bord nord-ouest. Les galeries souterraines n’ont pas eu d’effet sur le milieu naturel. La partie nord-ouest anciennement exploitée est aujourd’hui à nouveau boisée ; elle ne peut pas être qualifiée de forêt ancienne, mais le reboisement de cette zone (probablement spontané par abandon) est bénéfique pour l’intégrité forestière du boisement dans son ensemble : si le bois devient trop petit, il ne peut plus conserver une réelle ambiance forestière.

Sur les 9 ha actuels du bois du Haut Montbelleux, 6 ha semblent avoir été boisés depuis toujours, au regard de tous les documents consultés (voir cartes ci-contre et annexe « Photographies aériennes »).

Pour vérifier l’état boisé mais aussi dater les prairies, nous avons réalisé une analyse photographique de toutes les photos aériennes disponibles sur le site Remonter le temps, complétée par des informations bibliographiques connues par les riverains.

L’âge des prairies actuelles de Montbelleux est estimé à 35-45 ans après leur dernière mise en culture, ce qui en fait des prairies assez anciennes. La prairie collée au boisement au nord-ouest est cependant moins diversifiée, avec une abondance de Trèfle blanc (Trifolium repens). Elle pourrait avoir été semée, ou bien son sol a pu être perturbé par les activité de la mine (passage de machines ? remblais ?), contrairement à celle de l’autre côté de la route.


 

1 Bien qu’évalués pour la Bretagne hors Ille-et-Vilaine

2 https://www.la3m-montbelleux.com/pages/l-histoire.html

3 cartes bretagne vivante
 

Figure 5. Cartes de Cassini (XVIIIe), de l'état-major (milieu XIXe) et photographie satellite actuelle de la zone du bois historique de Montbelleux

4.4 Inventaire des habitats

a. Cartographie des habitats.
 

b. Habitats patrimoniaux

Parmi les habitats présentés sur la carte, les quatre ci-dessous présentent un intérêt patrimonial particulier, réglementé pour deux d’entre eux par le statut européen d’ « habitat d’intérêt communautaire ».

Chênaie-hêtraie acidophile à sous-bois à Ilex et parfois Taxus (EUNIS G1.8)

La majorité du bois du Haut-Montbelleux est une Chênaie-hêtraie, parfois en mélange avec quelques conifères. Toutes les zones du boisement ne sont pas dans le même état de conservation. Seule la moitié nord du boisement, la mieux préservée, a été classée en habitat d’intérêt communautaire (9120) selon la Directive Habitats Faune-Flore. La partie centrale de boisement présente une forte proportion de Châtaigners (peut-être issus d’un taillis ancien, mais dans ce cas très âgé avec des arbres d’environ 60 ans), et serait donc moins naturelle. La partie sud-ouest semble implantée sur une zone plus accidentée, perturbée en sous-bois avec moins de diversité.

Figure7 . Chênaie-hêtraie du site, dans la zone classée habitat d'intérêt communautaire.

Le sous-bois présente des individus de houx (Ilex aquifolium) mais aussi quelques Ifs (Taxus baccata) marqueurs du caractère très atlantique de cette forêt.

  • Lande sèche à Calluna vulgaris (EUNIS F4.2)

Bien que réduite en superficie, cette zone d’environ 1000 m² est également habitat d’intérêt communautaire (4030 Landes sèches européennes). Elle est secondaire car implantée dans l’ancien basin de rétention de la mine. C’est le stade pionnier de la végétaiton, 40 ans après l’abandon de la mine. Déjà, des bouleaux commencent à coloniser. La bruyère cendrée (Erica cinerea) est présente mais clairsemée.

  • Ourlet acidiphile à Pteridium aquilinum, Molinia caerulea, Avenella flexusoa (EUNIS E5.2)

Parmi toutes les végétations d’ourlets entourant le site, celle-ci est la plus riche, mentionné en partie « Flore » pour les espèces à enjeux qui le composent. Coupé des cultures intensives car localisé en bord de route, cet ourlet ne reçoit pas d’engrais mais est apparemment fauché. Une végétation oligotrophe peut donc se développer, sur un sol superficiel mais soumis à l’ombrage du boisement.

4.4 Inventaire des habitats

     a. Cartographie des habitats.

Cartographie des habitats bretagne vivante

Figure 6. Cartographie des habitats

           b. Habitats patrimoniaux

Parmi les habitats présentés sur la carte, les quatre ci-dessous présentent un intérêt patrimonial particulier, réglementé pour deux d’entre eux par le statut européen d’ « habitat d’intérêt communautaire ».

  • Chênaie-hêtraie acidophile à sous-bois à Ilex et parfois Taxus (EUNIS G1.8)

La majorité du bois du Haut-Montbelleux est une Chênaie-hêtraie, parfois en mélange avec quelques conifères. Toutes les zones du boisement ne sont pas dans le même état de conservation. Seule la moitié nord du boisement, la mieux préservée, a été classée en habitat d’intérêt communautaire (9120) selon la Directive Habitats Faune-Flore. La partie centrale de boisement présente une forte proportion de Châtaigners (peut-être issus d’un taillis ancien, mais dans ce cas très âgé avec des arbres d’environ 60 ans), et serait donc moins naturelle. La partie sud-ouest semble implantée sur une zone plus accidentée, perturbée en sous-bois avec moins de diversité.

Chenaie hetraie bretagne vivante

Figure 7 . Chênaie-hêtraie du site, dans la zone classée habitat d'intérêt communautaire.

Le sous-bois présente des individus de houx (Ilex aquifolium) mais aussi quelques Ifs (Taxus baccata) marqueurs du caractère très atlantique de cette forêt.

  • Lande sèche à Calluna vulgaris (EUNIS F4.2)

Bien que réduite en superficie, cette zone d’environ 1000 m² est également habitat d’intérêt communautaire (4030 Landes sèches européennes). Elle est secondaire car implantée dans l’ancien basin de rétention de la mine. C’est le stade pionnier de la végétaiton, 40 ans après l’abandon de la mine. Déjà, des bouleaux commencent à coloniser. La bruyère cendrée (Erica cinerea) est présente mais clairsemée.

  • Ourlet acidiphile à Pteridium aquilinum, Molinia caerulea, Avenella flexusoa (EUNIS E5.2)

Parmi toutes les végétations d’ourlets entourant le site, celle-ci est la plus riche, mentionné en partie « Flore » pour les espèces à enjeux qui le composent. Coupé des cultures intensives car localisé en bord de route, cet ourlet ne reçoit pas d’engrais mais est apparemment fauché. Une végétation oligotrophe peut donc se développer, sur un sol superficiel mais soumis à l’ombrage du boisement.

Landes a callune bretagne vivante

Figure 8. Grande prairie de fauche au nord. Très dense en Centaurées à gauche (Centaurea gr. Nigra) et en Millpertuis tacheté à droite (Hypericum maculatum).

Suite du dossier      

Etude Flore & habitats Site de Montbelleux Luitré-Dompierre (Ille-et-Vilaine) Février 2024

Retour page DOSSIERS